14.09.2016 - 22.10.16 OLIVIER PÉ (BE) - ÉCOUTE, ÇA TREMBLE






































Nous avons le plaisir de vous présenter l'exposition "Écoute, ça tremble" de l'artiste belge Olivier Pé. Cinquième volet de notre cycle d'expositions individuelles Septième Ciel.

L'artiste française Julie Savoye occupera la Vitrine Jeune Artiste, visible jour et nuit.


Par ailleurs, nous sommes heureux de vous annoncer l'inauguration de notre Black Box, 

qui accueillera pendant la durée de ces expositions 4 films documentaires expérimentaux de Raymonde Carasco & Régis Hébraud.

Ces manifestations se tiendront du 14.09.2016 au 22.10.16 aux Brasseurs, rue du Pont, 26/28 à Liège.

Nous vous invitons cordialement au vernissage le samedi 10.09.16 à 18:00.



We have the pleasure to invite you to the exhibition "Écoute, ça tremble" by Belgian artist Olivier Pé, Fifth project of our monographic cycle Septième Ciel.

In the meanwhile, French artist Julie Savoye will exhibit in our Young Artist Glassbox.

Furthermore, we are happy to announce the opening of our Black Box, which will welcome, in addition to these exhibitions, 

4 experimental documentary films by Raymonde Carasco & Régis Hébraud. 

These events will occur at Les Brasseurs, rue du Pont, 26/28 in Liège from 14.09.2016 to 22.10.16.

You are cordially invited to the opening on Saturday 10.09.16 at 18:00.


Présentation de l'exposition

Olivier Pé est d’abord le peintre d’un univers viscéral où l’odeur capiteuse d'essences extraites au sein même de la chair se trouve empreinte de fulgurance, de transgression extatique. Une telle exaltation se confronte à l’usure et à la fin souvent brutale que portent en germe les expériences sensuelles érigées en pratiques de vie. Elle entre aussi nécessairement en mutation, l’artiste est alors amené à changer de direction par absolue nécessité. 

Au fil d’une évolution lente et progressive, une nouvelle voie a véritablement pu croître, s’enracinant cette fois moins dans la chair que dans sa relation au dehors. Dans la perspective, suivant un processus de décomposition, de nourrir à nouveau le vivant. L’écoute consciente et méthodique d’une respiration encore légèrement haletante, fébrile des émois de la veille, le lâcher prise, la justesse d’un geste moins appliqué, moins technicien et d’autant plus relié, définissaient peu à peu le langage d’une pratique nouvelle. 
De ses taillis et denses feuillages évoquant un être de chair et d’os plongé dans une atmosphère aqueuse, un organisme à l’image des désirs humains et dont les branchages, rameaux et mousses mimaient tant de zones érogènes, il reste aujourd’hui un ensemble de vibrations sensibles et fugitives. L’opulence qui caractérisait alors sa démarche a laissé place à une brise leste, presque imperceptible, qui circule parmi tout ce qui pousse et frémit pour se diriger vers la lumière.
Si le désir d’extase semble s’être définitivement éteint, c’est à bien y regarder toujours de désir et de pulsion vitale que traite Olivier Pé. Aux enivrantes Anarmoniesa succédé l’infime bruissement des pousses tendres, mais on sait l’intensité qu’elles contiennent en germe. Le caractère quasiment inaltérable d’un végétal qui ne se rebelle jamais, ne rage ni ne traque mais persiste toujours, fait du règne animal un événement infime, des réalisations humaines des choses insignifiantes. 
Si l’animal se dévoile ici sous la forme de vanités, c’est bien pour nourrir le végétal: les chairs se décomposent et intègrent l’humus pour ne laisser visible que les os. Quand la croisée des chemins se trouve si singulièrement jonchée de structures architectoniques, c’est afin que leurs arêtes se brisent et se démultiplient, deviennent courbes, nervures, tissus organiques. En ces liens complexes, indicibles, en ces ramifications s’organisent et s’équilibrent une vie d’apparence fragile et la conscience de sa nature tellurique.
C’est au cours de ces déambulations, qui prennent parfois l’apparence trompeuse d’errances, qu’Olivier Pé a repris son souffle. Et c’est à travers leurs traces que ce souffle, qui porte bien au-delà des ambitions de l’artiste, peut nous parvenir. 

Yannick Franck


Introduction to the exhibition

Olivier Pé is predominantly the painter of a realm where heady scents emanate from the core of the flesh - a visceral search for ecstatic transgression. 
When sensual experimentation has developed into a way of life, its own abrasive quality often brings it to a brutal end. Then, the artist is directed to take a new turn, a mutation that originates out of absolute necessity.
Over a slow and gradual evolution, such a path has truly been able to emerge in relation to the outside, rather than merely in the flesh. Another incarnation has grown, nourished by the necessary process of decomposition.
Still panting and inflamed from yesterday’s emotions, the artist has learned to observe a conscious and methodical attention to his own breath. He has focused on finding a balance, ultimately acquiring it through a released gesture, often favouring intuition over technique. With composure and utter dedication, he has come to define the language of his new practice.
The thickets and dense foliage depicted in some of his previous works evoked a being of flesh and blood. Immersed in an aqueous environment, the organism reflected erogenous zones, appearing as branches, twigs and moss. Today, this organism has transformed into an ensemble of sensitive and fugitive vibrations. The lavishness that characterised his body of work has now shifted into a subtle abstraction. A territory where the air caresses everything that grows and shudders towards the light.
While Pé’s yearning for ecstasy seems to have ceased, it appears that desire and vital pulsions are still at the core of his concerns. His mesmerising ‘Anarmonies’ are now succeeded by the tiny rustle of tender shoots - still we know the intensity of the potential they contain. Indeed, the vegetal realm never rebels, nor rages, nor hounds but always persists - reducing the animal kingdom and human achievements to futile, insignificant things.
If animals as well as humans are here always represented as lifeless, it is in order to feed the vegetal: the flesh decomposes and integrates the humus, leaving only the bones to be seen.
When a structure of an architectonic nature oddly befalls the path, its ridges break and multiply to become curves, ribs and organic tissue. In those complex, unutterable connections lies a life with a fragile appearance, inhabited by the consciousness of its tellurian nature.
It is during these excursions - which sometimes take the misleading aspect of mere wanderings - that Olivier Pé has found a new breath. And it is up to us to track his route, one which transcends his own ambitions.

Yannick Franck